18 juillet 2021
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I .TITRE DU PROJET

Caravane ophtalmologique au profit des réfugiés, des déplacés internes, et des retournés, et des autochtones du Bassin du Lac Tchad.

II. PRESENTATION DU PROJET

II.1. AMPLEUR DE LA CECITE

 L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a publié en 2019 le premier rapport mondial sur la vision.

 Selon ce rapport, à l’échelle mondiale, au moins 2,2 milliards de personnes sont atteintes d’une déficience visuelle ou de cécité, parmi lesquelles Il y a 1,1 milliard de personnes qui vivent avec les conséquences de la perte de la vue parce qu’elles n’ont pas accès aux services de soins oculaires. Ces personnes comptent parmi les plus pauvres et les plus marginalisées de la société. Si rien ne change, ce chiffre passera à 1,8 milliard d’ici à 2050.

Les principales affections sont : la cataracte, les vices de réfraction, le glaucome, le trachome, la rétinopathie diabétique.

 Il faut ne pas aussi sous-estimer les affections ophtalmologiques qui généralement, ne perturbent pas la vision, comme la sècheresse oculaire, et la conjonctivite, car elles représentent l’un des principaux motifs de consultation dans tous les pays.

La résolution [A/RES/75/310] (voir en annexe) a été adoptée à l’unanimité par les 193 pays des Nations unies le 23 juillet 2021.

Il s’agit du premier accord visant à lutter contre la perte de vision évitable à être adopté aux Nations unies et il inscrit la santé oculaire dans les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.

La résolution crée de nouvelles attentes à l’égard des institutions financières internationales et des donateurs pour qu’ils fournissent des financements ciblés, notamment pour aider les pays en développement à lutter contre la perte de vision évitable. Et les Nations unies doivent intégrer les soins ophtalmologiques dans leur travail, notamment avec l’OMS, l’UNICEF, l’ONU-Femmes, le PNUD, et l’OIT

La résolution fixe un objectif de soins ophtalmologiques pour tous d’ici à 2030, les pays devant garantir le plein accès de leur population aux services de soins ophtalmologiques et, pour soutenir les efforts mondiaux, faire en sorte que les soins ophtalmologiques fassent partie du parcours de leur nation vers la réalisation des objectifs de développement durable.

Quelles sont les actions clés ?

Les gouvernements : Adopter une approche « pangouvernementale » de la santé oculaire et lier la vision à d’autres priorités de développement.

Donateurs + institutions financières : Augmenter le financement de la santé oculaire, en particulier dans les pays en développement, et lancer une campagne internationale sur la santé oculaire.

Institutions des Nations Unies : Promouvoir et inclure la santé oculaire dans le programme de travail visant à atteindre les ODD.

Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies : coordonner et suivre la mise en œuvre de la résolution et faire rapport à l’Assemblée générale des Nations Unies.

Secteur privé, société civile, communauté académique et scientifique : Travailler avec les gouvernements nationaux pour réaliser la « vision pour chacun ».

Pourquoi la santé oculaire compte-t-elle dans les ODD ?

ODD1 : Pas de pauvreté

90 % des pertes de vision se produisent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les pauvres et les personnes extrêmement pauvres étant les plus laissés pour compte. La perte de vision coûte chaque année 411 milliards de dollars à l’économie mondiale, rien qu’en perte de productivité.

ODD 2 : Faim zéro

Les soins ophtalmologiques peuvent augmenter les revenus des ménages et réduire la faim : 46 % des ménages sont passés à une tranche de revenus supérieure après une opération de la cataracte.

ODD 3 : Bonne santé et bien-être

Une mauvaise santé oculaire multiplie jusqu’à 2,6 fois le risque de mortalité.

ODD 4 : Éducation de qualité

91 millions d’enfants ont une déficience visuelle mais n’ont pas accès aux services de soins oculaires dont ils ont besoin. Des lunettes peuvent réduire de 44 % les chances d’échouer à une classe. Les enfants souffrant de déficience visuelle ont 2 à 5 fois moins de chances de suivre un enseignement formel dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

 ODD 5 : Une plus grande équité entre les sexes

Une plus grande équité entre les sexes – 55 % des personnes souffrant d’une perte de vision sont des femmes et des filles.

 ODD 8 : Travail décent et croissance économique

Fournir des lunettes peut augmenter la productivité au travail de 22%. La chirurgie de la cataracte peut augmenter de 88 % les dépenses des ménages par habitant.

 ODD 10 : Réduction des inégalités

Les femmes, les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les populations autochtones, les communautés locales, les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, ainsi que les migrants, sont les plus touchés par la malvoyance. 73 % des personnes souffrant d’une perte de vision ont plus de 50 ans.

 ODD 11 : Villes et communautés durables

Villes et communautés durables – Une cataracte non opérée peut multiplier par 2,5 le risque d’accident de la route.

ODD 13 : Action climatique

Le secteur de la santé, y compris les soins oculaires, est responsable de 4,4 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre et a d’autres impacts sur l’environnement. Le changement climatique peut également accroître la prévalence des affections oculaires et perturber la prestation des soins oculaires.

ODD 17 : Partenariat

Une vision pour tous ne peut être réalisée sans partenariat

Au vu de ce qui précède, la Fondation Mounawwara (FM) voudrait apporter sa contribution, pour l’atteinte des ODD, à travers des soins ophtalmologiques de qualité et autres actions sociales, au plus près des populations vulnérables.

II.2. CONTEXTE DANS LE BASSIN DU LAC TACHAD

Selon United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (UNOCHA) à la date du 9 août 2019, les besoins humanitaires restent importants dans la région du bassin du lac Tchad, où la violence armée se poursuit depuis 10 ans. Ces derniers mois, des groupes armés ont intensifié leurs attaques, déracinant des milliers de personnes supplémentaires et les conduisant dans des camps déjà surpeuplés. Actuellement, environ 2,5 millions de personnes (réfugiés et personnes déplacées dans leur propre pays) ont été forcées de quitter leur domicile. La crise a également aggravé l’insécurité alimentaire et la malnutrition.

3,6 millions de personnes sont sujettes à une insécurité alimentaire aux niveaux « crise » et « urgence », et environ 400 000 enfants souffrent de malnutrition sévère. La région est confrontée à une grave crise de protection. De nombreux civils ont été victimes d’abus et de violations de leurs droits et sont profondément traumatisés par la violence. Les attaques récurrentes, l’insécurité ainsi que les mesures de sécurité mises en place ont restreint la libre circulation. L’agriculture, le commerce, la transhumance et d’autres activités ont été considérablement affectés, privant des millions de personnes de leurs moyens de survie et limitant l’accès aux services de base. Les personnes déplacées ne peuvent pas non plus se déplacer librement dans les camps. La violence a également contraint plus de 1 000 écoles à fermer.

9, 9 (environ 10) millions de personnes sont dans le besoin.

N.B : Ces chiffres concernent certaines régions, du Cameroun (Extrême-Nord), du Tchad (Lac), du Niger (Diffa) et du Nigeria (Adamawa, Borno et Yobe).

Selon le premier rapport mondial de l’OMS, sur la vision, la prévalence de la cécité bilatérale dans les régions à faible et à intermédiaire revenu de l’Afrique subsaharienne de l’ouest et de l’est, est estimée, à 5,1% de la population dont la moitié (50%) est due à la cataracte avec une incidence (nouveaux cas par an) de 20%.

Si l’on considère les personnes dans le besoin à 1O millions, le nombre d’aveugles actuellement est de 510.000 ; et 102.000 nouveaux aveugles s’ajouteront chaque année.

Ces personnes doivent bénéficier de soins ophtalmologiques de qualité sans être exposées à des difficultés financières.

Cette caravane ophtalmologique s’inscrit dans ce cadre, au profit des réfugiés, des déplacés internes, des retournés, et des autochtones du Bassin du Lac Tchad. 

II.3. OBJECTIFS

  II.3.1 Objectif global

Faciliter l’accès aux soins oculaires des réfugiés, des déplacés internes, des retournés, et des autochtones du Bassin du Lac Tchad, victimes de « boko haram » 

  II.3.2 Objectifs du projet

  1. Améliorer la vision des réfugiés, des déplacés internes, des retournés, et des autochtones du Bassin du Lac Tchad, victimes de « boko haram »   souffrant, de cataracte, de défauts de réfraction, de trachome, de glaucome, de rétinopathie diabétique, de sècheresse oculaire, de conjonctivite, et autres pathologies oculaires.
  2. Renforcer, dans les régions concernées, les capacités techniques d’une part, des infirmiers et infirmières pour le dépistage des maladies des yeux ainsi que le suivi postopératoire ; et d’autre part des animateurs communautaires pour la sensibilisation de la population cible sur les maladies récitantes et pour l’accompagnement des malades après leur traitement.

II.4. ACTIVITES PREVUES

  1. Six (6) missions de la caravane ophtalmologique de 15 jours chacune en 2022.

Chaque mission doit être précédée au moins 1 mois, par 1 mission préparatoire composée du chirurgien-superviseur et du logisticien, dans les centres sanitaires des ONG en charge de la santé de ces personnes ou dans les centres sanitaires publics adéquats.

  • Organiser la prise en charge chirurgicale, de la cataracte, de l’entropion-trichiasis trachomateux, du glaucome, de la rétinopathie diabétique, et des autres cas chirurgicaux. 
  • Distribuer des verres correcteurs après réfraction, aux personnes souffrant d’un défaut de réfraction.
  • Traiter par des médicaments les affections oculaires médicales dont entres autres, le glaucome, la sècheresse oculaire, et la conjonctivite.
  • Former les agents sanitaires aux techniques, de dépistage et traitement des maladies oculaires banales, et de suivi post opératoire.
  • Former les animateurs communautaires aux techniques de sensibilisation pour la prévention de certaines maladies des yeux, l’orientation des malades et leur accompagnement après leur traitement.

II.5. RESULTATS ATTENDUS

  1. 6.000 actes chirurgicaux, soient 1.000 dans chacune des 6 régions cibles [Cameroun (Extrême-Nord), Niger (Diffa), Nigeria (Adamawa, Borno et Yobe) et Tchad (Lac)], en 2022.
  • 6.000 paires de lunettes (1.000 par région cible) distribuées en 2022.
  • 12.000 collyres et pommades ophtalmologiques (2.000 par région cible) distribués, en 2022
  • 30 agents de santé (5 dans chacun des 6 centres sanitaires) formés aux techniques, de dépistage des maladies banales des yeux, et de suivi post opératoire en 2022.
  • 60 animateurs communautaires (10 par région cible) formés aux techniques de sensibilisation pour la prévention de certaines maladies des yeux, de l’orientation des malades et de leur accompagnement après leur traitement, en 2022.
  • 6.000 patients opérés, accompagnés pour le suivi post-opératoire, en 2022.